Le 11 mai dernier, s’est tenu notre webinar captivant sur le thème du rééquilibrage des relations fournisseurs. L’événement a réuni plus de 50 participants, notamment des directeurs achats et d’autres professionnels du secteur intéressés par cette problématique. Trois panelistes, Caroline Congolela (CNGL Consulting), Thierry Fausten (Informed Decisions) et Basile Desmeurs (WeSourcr), ont animé le webinar en partageant leurs connaissances et leurs expériences.
Cette thématique est devenue le quotidien des acheteurs et plus largement de l’entreprise, c’est pourquoi il nous est apparu important de débattre et échanger autours de ce sujet avec nos panelistes.
Thierry Fausten, expert en gestion des achats et supply chain depuis 30 ans, nous a rappelé que l’année 2020 et surtout la crise Covid ont marqué une cassure dans l’équilibre établi jusqu’alors depuis près de 25 ans. L’analyse de divers indicateurs économiques entre 2005 et 2020 (production industrielle, prix de la production, prix du baril de pétrole) montre une croissance faible et linéaire malgré des conflits et zones d’instabilité. Les frictions majeures sont apparues avec la crise sanitaire, engendrant de fortes tensions entre acheteurs et fournisseurs. Si l’activité avait perdurée jusqu’à cette période, l’année 2020 a vu naitre des problèmes d’approvisionnement, des annulations de commandes et des effets de surstockage, le tout étant amplifié par des comportements de panique.
Nous avons donc identifié les nouveaux facteurs qui influent sur l’équilibre dans la relation client fournisseur :
- Les relations humaines,
- Un phénomène de pouvoir,
- Un but commun avec un marché en amont et en aval,
- Emergence de nouvelles règles comme les facteurs RSE qui changent les équilibres.
La dialogue comme clé de voute
Il a souligné que, trop souvent, les fournisseurs sont traités comme de simples prestataires, plutôt que comme de véritables partenaires stratégiques. Pourtant cela peut s’avérer risqué lorsqu’il y a un phénomène de dépendance vis-à-vis de son fournisseur et peut aller jusqu’à créer un véritable “pouvoir” pour le fournisseur que l‘acheteur ne saurait remarquer et de fait s’en rendre “dépendant”.
Thierry a mis en avant l’importance d’une communication ouverte et transparente pour établir une relation de confiance durable avec les fournisseurs. Pour lui, il est préférable de mettre en place un “dialogue” plutôt qu’une “charte”. Il a également souligné la nécessité de reconnaître la valeur ajoutée que les fournisseurs peuvent apporter à l’entreprise, en encourageant l’innovation et en favorisant la co-création sans créer une rupture avec ses fournisseurs.
“Une innovation peut d’ailleurs constituer une amélioration de la compétitivité” comme le souligne Thierry Fausten.
La RSE au coeur du projet
Caroline Congolela, a quant à elle rebondi sur les nouvelles contraintes liées à l’évolution de la règlementation et la place de la RSE qui sont venues déséquilibrer le triptyque historique : prix ; délais ; qualité ; qui doit aujourd’hui intégrer des composantes environnementales et sociétales.
La notion de KPI fut également soulevée par Caroline, méthode nécessaire afin de clairement identifier et savoir les réelles retombées de sa politique RSE. L’utilisation d’outils digitaux fut notamment abordée comme un support clé et efficace. En effet conduire une analyse de sa RSE peut aussi amener à réduire ses coûts : est ce que je surconsomme ? Est ce que changer de matière permettrait de réduire les poids et les volumes ? Exemple : utiliser des composants plus légers et donc en quantité moindre pour des besoins de productions plus faibles.
Après les présentations des panelistes, une session de questions-réponses a été organisée, permettant aux participants d’approfondir certains points spécifiques. Les questions portaient notamment sur les défis rencontrés lors de la mise en place d’un rééquilibrage des relations fournisseurs, les outils et les métriques recommandés pour mesurer les performances des fournisseurs, ainsi que les stratégies pour gérer les conflits potentiels.
Il s’est enfin posée la question du rééquilibrage des relations fournisseurs, car est ce que l’équilibre est souhaitable et bénéfique? Pour Thierry, le déséquilibre permet d’avancer et aller plus loin alors que l’équilibre amène à la stabilité. Ces propos ont été complétés par Caroline qui précisait que la Covid-19 et toutes les crises ont créé l’envie d’aller plus loin et de se surpasser. Un léger déséquilibre accompagné d’une démarche collaborative pourraient ainsi être l’environnement le plus bénéfique pour acheteurs et fournisseurs.
Ce webinar a été un véritable succès, grâce à la participation active des 50 participants que nous remercions encore pour leurs participations !
L’équipe WeSourcr.